En réponse à l'intervention turque: les dissensions diplomatiques portent un coup au gouvernement d’entente

Fatma Abdel Ghaniy
Le gouvernement libyen d’entente nationale récolte les fruits de sa soumission déclarée au régime turc, et cela après les premières dissensions au sein des missions diplomatiques libyennes à l’étranger. La première a été celle du chargé d’affaires de l’ambassade de Libye en Centrafrique Hussein Mahmoud Badr, le 3 août dernier, qui a annoncé son soutien à l’action des forces armées pour purger le pays du terrorisme et des milices.
Il a été suivi le 3 février par le chargé d’affaires à l’ambassade de Libye au Niger Abdallah Bachir, qui a également annoncé son ralliement total à la légitimité du peuple libyen représenté par le Parlement et son soutien à l’armée nationale dans sa guerre contre les milices armées.
Le diplomate libyen a affirmé qu’il prenait cette décision étant donné les circonstances exceptionnelles que traversait le pays, et suite à la tentative de « légitimer l’invasion étrangère », en allusion à la demande du gouvernement d’al-Sarraj pour une intervention militaire de la Turquie.
Il a ajouté qu’al-Sarraj était devenu l’otage d’une force cherchant à déstabiliser le pays et à s’approprier les décisions nationales.
Notons aussi que le 9 janvier, le chargé d’affaires à l’ambassade libyenne en Guinée, Sabri Baraka, avait également annoncé sa rupture avec le gouvernement d’entente, qui « est à l’origine de l’occupation turque », affirmant son soutien au parlement et à l’armée libyenne sous le commandement de Khalifa Haftar.
Mais les dissensions ne se limitent pas aux diplomates, ets’étendent aux brigades et aux forces de sécurité qui ont annoncé également leur soutien au gouvernement intérimaire et à l’armée nationale libyenne.
La dernière étant la brigade d’infanterie 604 à Syrte, qui a annoncé le 9 janvier sa rupture avec les milices de Misrata, suite à des accusations de trahison et de facilitation de l’entrée de l’armée nationale à Syrte, et son rattachement à l’armée nationale libyenne.